🚧 Built in public Ép. 2 – Clap de fin sur 5 ans de micro-entreprise

Fermer une micro-entreprise, et un chapitre

Après de longues tergiversations et quelques échanges avec l’URSSAF, j’ai pris la décision de mettre un terme, ce début décembre 2024, à mes activités d’indépendant.

Il me semble essentiel de le préciser afin d’être transparent.

Je te rassure, on est loin d’une histoire dramatique.

Pas besoin de sortir les violons et les mouchoirs.

Nulle faillite à l’horizon, ni mise sur la paille.

Il s’agit de fermer une micro-entreprise.

Et d’acter un changement d’époque.

Anatomie d’une chute ?

Je te propose un retour d’expérience, où j’identifie les quatre facteurs clefs ayant mené à cette décision. Qui sait ? Ça t’évitera de passer par les mêmes erreurs si tu es à ton compte ou envisages de tenter l’aventure.

Il est ardu de cumuler auto-entreprise et emploi salarié

Prétendre développer une entreprise en parallèle à un poste salarié n’est tenable qu’à certaines conditions. Or, depuis la création de ma structure (en 2019), j’ai oscillé à de trop nombreuses reprises entre CDD et missions indépendantes.

C’est typique de la logique slasheur, où tu alternes et cumules de multiples rôles : les entreprises avec lesquelles tu travailles sont soit des clients (tu exerces comme indépendant) soit des employeurs (tu es embauché de façon classique).

Une courte chronologie de mise en perspective

Je te laisse juge :

• 2019-2021 : Indépendant actif, mais chahuté par le Covid ; quelques CDD courts.
• 2021-2023 : Formation et reconversion pro avec CDD de 18 mois à l’AFPA ; maintien du statut d’indépendant mais pas ou peu de missions faute de temps.
• 2023-2024 : Indépendant actif, mais des erreurs de stratégie (voir plus loin).
• De juin à décembre 2024 : CDD auprès de la MMI’e (position actuelle jusqu’en février 2025) ; maintien du statut d’indépendant mais pas de missions faute de temps.

En dépit de quelques belles missions accomplies, il y a toujours eu un « mais », comme tu le vois.

Ce business a fonctionné par à-coups successifs, de façon plutôt décousue au fil des années.

À force de tenter des pas de côté dans une direction puis une autre, on cesse d’avancer.

Une entreprise sans bénéfices suffisants n’est pas viable

Conséquence de ce qui précède, mon entreprise a échoué à générer assez de bénéfices pour être viable. C’est-à-dire générer un salaire minimal annuel digne de ce nom sur le long terme.

Des auto-entrepreneurs dans ce cas de figure, il y en a plein en France.
Ils sont juste plus ou moins rapides à cesser leur activité.

J’aurais dû garder cette citation à l’esprit :

« Si votre business ne fait aucun bénéfice, vous n’avez pas une entreprise, mais un hobby. »

Identifier le glissement

Avec le recul, je distingue deux phases à mon activité :

• La plus rentable (et paradoxalement la plus compliquée à cause du Covid) : celle des débuts où je cumulais le mix micro-entrepreneur, intérim ou CDD d’un ou deux mois. Le précariat me forçait à avoir les crocs, et à les sortir.
• La zone de refroidissement : à partir du moment où j’ai alterné avec des CDD de longue durée (qui, à terme, sapent ton énergie et vampirisent ton temps), les bénéfices se sont progressivement taris, faute de pouvoir valider des missions auprès de clients.

Un choix = une conséquence

Pour un certain nombre de raisons, j’ai dû privilégier le salariat à certaines périodes.

Je me rassurais en partant du principe que cela ne durerait qu’un moment.

Mais ces choix ont eu raison du développement entrepreneurial.

C’est ce qui s’appelle se tirer une balle dans le pied.

On passe vite de refroidissement à congélation.

Accessoirement, il y a eu aussi une erreur de priorisation : je me suis trop concentré en 2023-2024 sur un projet qui s’est avéré plus chronophage que prévu. Celui-ci a pris le pas sur des activités rémunératrices, alors que ça aurait dû être l’inverse.

Une stratégie confuse à force d’être mouvante

En plus de ce qui précède, il y a eu un problème de positionnement et de stratégie sur le long terme.

Proposer ses services est une chose ; bien les vendre en est une autre.

C’est un écueil classique pour tous les entrepreneurs.

Presque banal d’ailleurs.

L’origine du problème ?

Tu ne peux pas écrire un roman sur une plage mouvante.

En 5 ans à mon compte, j’ai beaucoup évolué dans mes pratiques, mes expertises et mes ambitions pro. Ceci a généré entre temps d’inévitables confusions et remous, qui ont nui à l’élaboration d’une communication et d’un marketing pérennes.

À force de louvoyer ou d’avancer par vents contraires, le risque est de perdre le cap. Quand tu sens que tu n’es plus aligné avec tes valeurs et tes envies, il est temps de se réinventer. Sans se renier. Ou d’arrêter.

J’ai juste trop tardé à l’admettre.

D’autres ambitions pour 2025

Quoi qu’il en soit, de gros projets personnels se profilent l’an prochain, et je n’aurai ni la disponibilité ni l’espace mental nécessaires pour gérer un business d’ici la rentrée de septembre 2025.

En revanche, une fois passée cette date, il y aura du changement à coup sûr !

Pour l’heure, cette vision tient en deux mots : « Stratégie Phoenix ».
Oui, le nom est kitsch, mais tu cernes l’idée.

S’incinérer, puis renaître de ses cendres.

Affaire à suivre.

Quelles conséquences pour toi ?

Tout ne va pas s’arrêter.

Au contraire, l’idée est d’évoluer.

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Jusqu’à nouvel ordre, je publierai désormais à titre personnel, comme n’importe quel individu, auteur ou créateur disposant d’un espace de libre expression.

Pour toi, ça ne va rien changer.

On se retrouve bientôt.

Et ça va groover.