⌨️ Se former à Word : mon avis de médiateur numérique

Quels éléments faut-il prendre en considération avant de démarrer une formation à la bureautique liée au traitement de texte ?

⌨️ Se former à Word : mon avis de médiateur numérique
Photo by Axel Ruffini / Unsplash

J’ai beau jeu d’énoncer qu’il faudrait en finir avec les prescriptions de formations à la bureautique, les demandes du public pour apprendre à utiliser Word ne faiblissent pas. Bien au contraire même ! Maîtriser le traitement de texte est un impératif professionnel pour de nombreuses personnes, et un impératif technique pour surmonter une part conséquente des démarches administratives ou liées à la reprise d’emploi. Que faire en ce cas pour répondre à un tel besoin ?

Aujourd’hui, je vous propose de creuser la question et d’aborder la formation à Word du point de vue d’un médiateur. Ce sera l’occasion de clarifier quelques points concernant la montée en compétences numériques des individus et la meilleure manière dont chacun peut y parvenir.

Comment se former à Word ?

Faisons l’impasse sur la motivation des uns et des autres pour entreprendre une formation en bureautique sur Word ; le pourquoi est sans importance à ce stade. L’essentiel est de répondre à comment, afin que cet article s’avère utile à la majorité.

Résumons ce qu’il en est.

J’identifie trois façons distinctes de se former à Word : suivre un parcours de formation dans un organisme ou une structure, miser sur l’autoformation à l’aide de tutoriels divers et variés ou faire appel à un médiateur numérique. Chacune de ces approches possède ses avantages et ses inconvénients, dont je vais traiter par la suite.

Avant d’aborder celles-ci, je tiens toutefois à signaler quelques points à prendre en considération, afin d’éviter les mauvaises surprises à tout individu désireux de s’initier à Word.

Difficultés récurrentes lors d’une formation à Word

Word est un logiciel dont la logique interne est simple, mais dont beaucoup d’utilisateurs peinent à appréhender les fonctionnalités intermédiaires et avancées. Ces dernières sont liées aux professions tertiaires, notamment celles de l’administration, l’édition et l’imprimerie (voir plus loin). Il vaut mieux en tenir compte avant de commencer une formation.

À force d’animer des ateliers sur la bureautique, j’ai constaté trois freins principaux à l'apprentissage de Word par le public : la dactylographie, l’ignorance des règles de la mise en page et le manque de pratique.

Si ces trois obstacles réussissent à être surmontés, je suis d’avis que tout un chacun peut monter en compétences numériques.

Qu’en est-il dans le détail ?

Difficultés en dactylographie

La première des choses à comprendre (et à faire comprendre), concernant Word, c’est qu’il faut au préalable maîtriser un minimum le clavier et la souris – faute de quoi l’expérience de formation deviendra désagréable. Taper lentement réduit le nombre d’exercices que l’on peut pratiquer, génère des frustrations et décourage des personnes pourtant motivées. Il s’agit de ne pas mettre la charrue avant les bœufs !

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Utiliser le clavier et utiliser un logiciel de traitement de texte constituent des compétences numériques différentes, dont l’apprentissage doit être dissocié

Les problèmes d’orientation du public vers des formations bureautiques sont généralement dus à une telle confusion de la part des organismes prescripteurs : la chronologie pédagogique n’est pas respectée. Il est crucial d’être honnête sur ce point avant de lancer qui que ce soit dans une formation Word.

Bonne nouvelle cependant, la dactylographie s’apprend ! Je recommande en particulier les jeux proposés par Agile Fingers, dont je me sers régulièrement en ateliers numériques.

Les règles de mise en page d’un document

Word est un logiciel dédié au traitement de texte et à la mise en page (jusqu’à un certain point). Cela signifie qu’il faut au préalable disposer d'une compréhension des règles de composition d’un document – par exemple l’en-tête et le pied de page. Ces notions et codes liés au milieu professionnel de l’imprimerie ou aux échanges épistolaires, ainsi que les termes qui y sont associés, sont le plus souvent méconnus par les grands débutants de la bureautique. Toute une terminologie est alors à apprendre. D’où certaines incompréhensions !

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Expliquer comment et où on positionne des coordonnées de contact dans un courrier est important, mais détailler pourquoi les normes socioculturelles l’exigent l’est tout autant. Gardons en tête que la mise en page répond à des conventions sociales, dont la maîtrise se trahit dans le document final.

Rien d’insurmontable en soi, toutefois force est de constater que cet ensemble de règles (parfois déroutantes) impose un effort d’adaptation conséquent de la part de l’apprenant.

Le manque de pratique

J’ai déjà eu l’occasion de le signaler dans d’autres articles liés à la médiation numérique, mais l’engagement de chacun et la pratique régulière d’un logiciel sont un élément critique pour la maîtrise de ce dernier. Les fonctionnalités de Word sont nombreuses et de complexité variable : il faut donc du temps et des exercices multiples et constants pour se l’approprier. Rien de bien sorcier, mais il faut accepter de s’y coller…

Pour bien se former à Word, il vaut mieux un rythme intensif sur une période donnée – et oser creuser par soi-même en dehors des horaires de la formation… Sans compter après !

L’investissement personnel requis peut ainsi vite générer découragement et lassitude chez l’apprenant. Cet effort de volonté doit être pris en considération par quiconque s'inscrit en formation.

Faut-il s’adresser à un médiateur numérique pour une formation à Word ?

Spontanément, j’ai envie de livrer une réponse de Normand « Oui et non. Cela dépend des attentes. » Les médiateurs numériques et les conseillers numériques France Services sont des gens formidables, mais il nous est demandé de jongler avec tellement de logiciels et de sites pour accompagner nos bénéficiaires qu’il est ardu (pour n’importe qui) de tout maîtriser. Chacun tend donc à se spécialiser selon ses préférences et ses talents naturels quand il s’agit de former autrui.

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Les acteurs de la médiation numérique ne sont pas toujours des formateurs, même s’il y a une vocation pédagogique à notre métier. Nous ne pouvons transmettre des connaissances à notre public que jusqu’aux limites de notre propre expertise. Ceci vaut aussi bien pour Word que pour d’autres logiciels.

Pour le dire différemment : tout dépend des goûts et des compétences du médiateur auquel l’apprenant a affaire. On peut être expert en cybersécurité et mauvais sur Word !

Cela étant posé, des parcours de formation à Word organisés par des médiateurs numériques existent bel et bien. La preuve : j’en propose moi-même, et fais ainsi profiter mes bénéficiaires de mon expérience de rédacteur-correcteur !

Ces parcours sont le plus souvent gratuits. L’objectif étant de « réduire la fracture numérique » et de « favoriser la montée en compétences numériques » des publics, ces parcours s’adressent en priorité aux grands débutants, voire à des profils intermédiaires. Pratique pour de l’initiation et atteindre un niveau d’autonomie correct, mais pas forcément pour maîtriser pleinement le logiciel. À noter que, sauf exception, les formations à Word dispensées dans le cadre de la médiation numérique sont non certifiantes.

Autoformation à Word

Pour peu que l’apprenant soit autonome et dispose d’un PC et du logiciel Word, rien ne l’empêche de se former par ses propres moyens. Il peut alors étudier à son rythme, expérimenter les fonctionnalités et s’approprier de nouvelles connaissances de façon récréative (ou presque). Ceci nécessite néanmoins une régularité et une volonté conséquente, ainsi que j’ai pu le signaler auparavant.

Les seuls risques avec cette approche sont de prendre de « mauvais réflexes », qui, non rectifiés, vont s’ancrer dans la pratique numérique, ou de se croire plus compétent qu’on ne l’est en réalité. Logique, puisque l'autoformation s'accomplit hors de tout référentiel pédagogique…

Cadrer son autoformation à l’aide de sites pour s’entraîner à utiliser Word

Il est néanmoins possible de contrebalancer ces risques en misant sur de l’e-learning en autonomie. Ainsi, parmi les multiples formations gratuites Word existantes en ligne, je peux vous suggérer la suivante :

Initiez-vous au traitement de texte
Que ce soit sur Word, OpenOffice Writer ou Google Docs, apprenez le traitement de texte. Vous utiliserez les fonctionnalités de base et réaliserez une mise en page professionnelle !

 Je précise que, dans le cas de l’autoformation, ce parcours d’apprentissage de Word est non certifiant. Prouver ses compétences auprès d'un employeur (par exemple) se montre alors de façon empirique, sur le terrain.

Financer une formation Word en centre d'apprentissage

Pour celles et ceux qui désirent s’offrir une formation à Word certifiante dans un cadre classique (par exemple le TOSA), je recommande de miser sur le compte CPF. Les demandeurs d’emploi peuvent aussi s’adresser à un conseiller Pôle Emploi pour s’informer à propos des aides disponibles.

Pourquoi ? Tout simplement parce que ces programmes sont payants.

La bonne nouvelle, c’est qu’il existe un grand nombre de formations en bureautique accessibles à partir du site du CPF ; il y a l’embarras du choix. Autant en profiter ! Reste également la possibilité, tradi, de se tourner vers l’AFPA, le CNED, le Greta ou tout autre organisme de formation proposant ce type d’enseignement.

Dans tous les cas, l’admission dépend des places disponibles et de critères de sélection propres à chaque structure. Celles-ci peuvent réclamer une remise à niveau (RAN, dans le jargon) avant d’accepter des élèves. Il est donc important de se renseigner en amont de toute candidature et de passer les tests préalables.

L'avenir des formations Word

Dans tous les cas, il y a fort à parier que l’émergence de l’IA va vite altérer notre rapport à la bureautique, et donc la façon dont on l’utilise ou l’enseigne. Microsoft intègre Copilot à la suite Office, autant s’y préparer… Les notions abordées en formation Word demeureront sans doute essentielles, au moins pour comprendre ce que l'on accomplit, néanmoins la compétence numérique à gérer soi-même l’édition et la mise en page finira certainement galvaudée d'ici à quelques années.

Je vous tiendrai informé.e.s de ce qu'il en est par la suite !

😀
Tiens, voilà qui est étrange…

Il semblerait que nous arrivions à la fin ! J'espère que vous avez apprécié cet article. C'est toujours un plaisir de projeter mes idées et réflexions sur le papier, et plus encore de les proposer à un lectorat curieux et intéressé. Il est évident que cela aurait pu être fait avant. Mais cette fois, on y est !

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