📱TĂ©moignage mĂ©tier conseiller numĂ©rique France Services : retour sur 18 mois d’expĂ©rience

Rétrospective critique et technique sur mon expérience de 18 mois en tant que conseiller numérique France Services.

📱TĂ©moignage mĂ©tier conseiller numĂ©rique France Services : retour sur 18 mois d’expĂ©rience

Un an et demi durant, j’ai exercĂ© le mĂ©tier de mĂ©diateur numĂ©rique dans un tiers-lieu de VĂ©nissieux, sous la dĂ©signation de conseiller numĂ©rique France Services.

Qu'en penser, alors que ce rĂŽle est vouĂ© Ă  prendre de l'importance dans un monde de plus en plus dĂ©matĂ©rialisĂ© ?

Le dossier qui suit est un témoignage personnel et professionnel sur cette période, afin d'en dresser le bilan et te proposer des pistes de réflexion sur ce métier passionnant.

Au menu ci-dessous :

  • Travailler dans un tiers-lieu
  • Exercer le mĂ©tier de mĂ©diateur numĂ©rique
  • Le public accompagnĂ©
  • Outils et enjeux de communication
  • DifficultĂ©s rencontrĂ©es
  • Mise en perspective

ParĂ©.e pour la suite ?

Edit : Cet article a été publié le 1 juillet 2023. DerniÚre date de mise à jour : 28 mai 2024.


Travailler comme médiateur numérique dans un tiers-lieu

Avant toute chose, contextualisons. J’ai Ă©tĂ© recrutĂ© en novembre 2021 pour ĂȘtre le conseiller numĂ©rique France Services d’un tiers-lieu, qui allait ouvrir quelques mois plus tard. Cette mission s'est achevĂ©e en mai 2023.

Sur le papier, ça sonne plutĂŽt bien, d’autant que l’émergence de tels endroits est florissante ces derniĂšres annĂ©es. Il existe une dynamique et un engouement vĂ©ritables en faveur de leur Ă©closion sur le territoire.

Dans le milieu associatif, travailler dans un tiers-lieu est souvent synonyme d'épanouissement, d'autonomie, de lien social et de créativité - entre autres choses positives.

La rĂ©alitĂ© est sans doute un peu moins glamour : il y a autant de façons de travailler dans un tiers lieu qu’il en existe.

France Tiers-Lieux
Structurer la filiÚre des tiers-lieux en France, leur apporter un soutien pour aider à leur développement, leur émergence et leur promotion/

Mon employeur était un organisme de formation d'envergure nationale (largement institutionnalisé), avec les avantages et les inconvénients qui vont de paire. Ils souhaitaient intégrer un tiers-lieu in situ pour se développer.

Mon expérience diffÚre donc par rapport à celle de médiateurs exerçant au sein de tiers-lieux associatifs.


Exercer le métier de médiateur numérique

En tant que conseiller numĂ©rique France Services, recrutĂ© dans le cadre du dispositif du mĂȘme nom, j’avais trois activitĂ©s principales :

  1. La conception pĂ©dagogique d’ateliers de mĂ©diation numĂ©rique,
  2. L’animation desdits ateliers numĂ©riques,
  3. L’accompagnement aux dĂ©marches administratives en ligne (dans le cadre de permanences).
Conseiller numérique
Sur une durĂ©e de deux ans, l’État finance la formation et le dĂ©ploiement de 4 000 Conseillers numĂ©riques.

On ajoutera Ă  cela diverses activitĂ©s secondaires telles que l’accueil du public, la crĂ©ation de supports de communication (affiches et flyers), la relation avec les autres acteurs de la mĂ©diation numĂ©rique du territoire et un soutien logistique Ă  ma collĂšgue en charge de l’animation du tiers lieu.

Moyens matériels à disposition

Je disposais d’une salle informatique neuve, dotĂ©e de seize PC fixes, d’un vidĂ©oprojecteur, de trois MBots et de mon PC (laptop) de travail.

En ce qui concerne les logiciels, je devais jongler entre les programmes Microsoft, ceux développés en interne (gestion RH, réservation de salle, etc.) et, pour mes ateliers, divers programmes libres et open source.

Pour des raisons Ă©videntes de sĂ©curitĂ© informatique, tout ne pouvait pas ĂȘtre installĂ© sur les ordinateurs de l’organisme de formation : il valait donc mieux, le plus souvent, se tourner vers des softwares en SAS.

😉
Force est de reconnaĂźtre que je bĂ©nĂ©ficiais d’un cadre plutĂŽt gĂ©nĂ©reux, surtout si l’on compare avec les moyens matĂ©riels d’autres structures employant des mĂ©diateur.ice.s numĂ©riques.

Identifier et accompagner le public en médiation numérique

Le quotidien de CoNum est étroitement lié aux profils qu'il ou elle accompagne. Autant dire que comprendre ces derniers et adopter une approche sociologique était indispensable.

Qui vient en atelier numĂ©rique ?

Sans aller jusqu'à parler de profil type, certains éléments, parfois cumulatifs, se sont avérés récurrents :

  • Personne vivant sur le QPV (Quartier Prioritaire de la Ville) proche
  • MajoritĂ© de personnes au chĂŽmage ou en reconversion professionnelle
  • Public avec des difficultĂ©s linguistiques (dit aussi FLE)
  • Public non Ă©quipĂ© pour l'informatique (utilisateur de smartphones, mais pas de PC)
  • Public envoyĂ© par des structures d’insertion (contraint de venir)
  • MajoritĂ© de femmes
  • Moyenne d’ñge oscillant entre 35 et 60 ans
  • MinoritĂ© de jeunes dans le dĂ©ni de la faiblesse de leurs compĂ©tences numĂ©riques
  • Profil d’aidants, avec contraintes familiales
  • Public qui n’a jamais eu le temps ou la possibilitĂ© de prendre le virage du numĂ©rique (parcours de vie)
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Cette typologie des publics n’est valable que pour le tiers-lieu oĂč je travaillais. Dans un autre endroit, il est certain que les profils auraient Ă©tĂ© diffĂ©rents – cette diversitĂ© fait partie de la beautĂ© du mĂ©tier.

Quelles formations numĂ©riques proposĂ©es en ateliers ?

La structure qui m’employait Ă©tant un organisme de formation et acteur de l’insertion professionnelle, les sujets en lien avec ce cƓur d’activitĂ© dominaient.

Je pense notamment Ă  :

  • L’initiation Ă  l’informatique pour grands dĂ©butants ;
  • La bureautique (Pack Office) ;
  • La crĂ©ation de CV ;
  • Les rĂ©seaux sociaux, LinkedIn en tĂȘte.

Le reste des parcours et thÚmes proposés attirait le public au compte-goutte, néanmoins je remarque une petite exception en ce qui concerne les ateliers numériques sur le montage vidéo, qui ont rencontré un certain succÚs.

đŸ“č Guide pour Initier au Montage VidĂ©o en MĂ©diation NumĂ©rique
Aborder le montage vidĂ©o en mĂ©diation numĂ©rique : choisissez les bons logiciels, maĂźtrisez les techniques et animez des ateliers crĂ©atifs rĂ©ussis.

Pour information, les ateliers numériques duraient en moyenne entre 2 et 3 heures, afin de tenir compte des contraintes (familiales ou autres) du public.

Je les ai organisés selon une logique de parcours thématique et de progression de niveau.

Tutoriel pour médiateurs : Comment structurer un atelier numérique ?
Tutoriel à destination des médiateurs numériques pour savoir comment concevoir un atelier pédagogique en présentiel, avec les piÚges à éviter.
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Constat : les problématiques militantes, par exemple la protection des données personnelles ou le logiciel libre, ne sont guÚre porteuses auprÚs du public.

Hormis celui déjà dans une démarche proactive.

Sensibiliser le public Ă  l’usage des donnĂ©es personnelles

Lors de ma formation initiale comme mĂ©diateur numĂ©rique, l’accent Ă©tait beaucoup mis sur le respect des donnĂ©es personnelles et la comprĂ©hension des logiques socioĂ©conomiques qui sous-tendent le web.

J’étais dĂ©jĂ  sensibilisĂ© Ă  ces questions-lĂ  auparavant, nĂ©anmoins je note que plus on en sait, plus on peut ĂȘtre tentĂ©, en devenant formateur, de militer pour une Ă©volution autre du numĂ©rique (dans la lignĂ©e de Framasoft et Chatons).

Dans la réalité des faits, beaucoup de sujets que je désirai aborder de front dans cette optique se sont avérés en décalage avec les besoins du public.

Pour celui-ci, la question d’un web sans publicitĂ©, du cyberharcĂšlement ou du minimalisme digital (entre autres exemples) est au mieux accessoire, au pire inutile.

Cela s’est rĂ©vĂ©lĂ© parfois source de frustrations, mais nĂ©cessitĂ© fait loi.

Afin de rĂ©pondre aux demandes des bĂ©nĂ©ficiaires, j'ai dĂ» me contenter de saupoudrer mes ateliers de notions d’open source ou de culture web.

La sensibilisation n'est pas toujours soluble dans la médiation.

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Accompagner le public en situation d'illectronisme : les permanences numériques

En raison d’une affluence du public concentrĂ©e sur les formations en atelier, je n’ai pas eu Ă  gĂ©rer beaucoup de mĂ©diation liĂ©e aux dĂ©marches administratives en ligne. En 18 mois, j'ai chiffrĂ© Ă  moins de cinquante ce type d’accompagnement.

Je résumerai donc à grands traits ci-dessous ce qui se rapporte à cette activité.

Le public des permanences numériques

Les permanences Ă©taient ouvertes au tout-venant, et le public qui s’est prĂ©sentĂ© dans ce cadre avait des caractĂ©ristiques similaires Ă  celui des ateliers.

J’ai ainsi dĂ©bloquĂ© des situations personnelles parfois complexes, et ai formĂ© des gens vers l’autonomie numĂ©rique face Ă  une administration de plus en plus dĂ©matĂ©rialisĂ©e.

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Accompagnement individuel en médiation numérique

Le temps est un facteur clef. Quand il faut accompagner une personne en individuel, avec de l’écoute active, une problĂ©matique numĂ©rique en recoupe souvent d’autres.

Pour accomplir son rĂŽle de mĂ©diateur correctement, le plus important devient alors d’accorder Ă  chacun assez de temps afin que la prestation demeure de qualitĂ©.

J’estime que l’idĂ©al tourne Ă  environ 1h30 par bĂ©nĂ©ficiaire, surtout si on vise l’autonomie des usages.

En pratique, ce temps manque à la plupart des conseillers numériques.

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Une personne est d'autant plus sensible à une action de médiation numérique que vous lui faites comprendre la valeur du temps que vous lui accordez.

Si vous considérez votre temps comme précieux et une preuve de générosité, et l'offrez sans compter, cet accompagnement le deviendra également pour votre bénéficiaire.

Problématiques rencontrées en tant que conseiller numérique France Services

Loin de moi l’idĂ©e de lister l’intĂ©gralitĂ© des Ă©cueils surmontĂ©s ou Ă©vitĂ©s lors de cette pĂ©riode. Le but n'est pas ici de mener un rĂ©quisitoire contre mon ancien employeur.

Je note néanmoins quelques points pratiques intéressants à souligner, utiles à connaßtre pour tout conseiller numérique France Services qui démarrerait son activité.

L’importance d’une stratĂ©gie de communication

En partie en raison des choix de communication imposĂ©s par la structure (notamment l’absence d’un site web ou de rĂ©seaux sociaux en bonne et due forme), les activitĂ©s numĂ©riques du tiers-lieu ont souffert d’une visibilitĂ© et d'une frĂ©quentation faible, bien qu’en augmentation progressive au fil de l’annĂ©e qui a suivi l’ouverture grĂące au bouche-Ă -oreille.

Sans aller jusqu’à vous livrer un bilan complet, je vous dirai, en un mot comme en cent : si vous n’allez pas alpaguer votre public lĂ  oĂč il se trouve (rĂ©seaux sociaux adaptĂ©s, associations de quartier, etc.), il y a peu de chances que ce dernier franchisse les portes d’un tiers lieu.

C’est pourquoi on entend beaucoup parler de l’« Aller vers... ».

L’alternative est que des partenaires vous envoient du public, mais, dans ce cas, le tiers lieu dĂ©pend d’eux. On est alors exposĂ©s Ă  certains biais institutionnels, notamment qui envoie du public et quel type de public.

đŸ’„ Faut-il cesser la prescription de formations bureautique ?
Et si, dans le cadre de la médiation numérique, nous remettions en question la prescription des formations en bureautique ?
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Au-delĂ  de dĂ©velopper de la communication, il faut donc avant tout construire une STRATÉGIE, avec des moyens techniques adaptĂ©s.

Pour fonctionner, un tiers-lieu doit ĂȘtre perçu comme un lieu ressource

Je peux sans peine affirmer que le tiers-lieu oĂč j’exerçais n’était pas considĂ©rĂ© par la population comme un lieu ressource pour faire face aux problĂ©matiques sociales liĂ©es au numĂ©rique.

Aux yeux du public concerné, les centres sociaux et médiathÚques à proximité y correspondaient mieux.

Ce n’est que vers ma fin de contrat, aprĂšs plus d’un an Ă  communiquer, que les choses ont commencĂ© Ă  remuer.

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Se faire connaĂźtre Ă  l’échelon local n’est pas un sprint, c’est un marathon.

L’enjeu d’ĂȘtre correctement identifiĂ© par les partenaires

J’ai notĂ© une certaine confusion de la part des partenaires et autres acteurs de la mĂ©diation sociale par rapport Ă  la notion de permanences numĂ©riques.

Pour certains, ces derniĂšres Ă©taient les crĂ©neaux horaires de formation aux usages du numĂ©rique, en lieu et place des ateliers – ou inversement.

Proposer ces deux options nuisait à la carté du propos.

Communication : Ne pas hésiter à rabacher

Pourtant, ces structures disposaient de la programmation d’ateliers et de permanences, et des documents nĂ©cessaires avec toutes les prĂ©cisions pour faire la distinction entre les deux.

À force de questions, j'ai fini par comprendre que la mĂ©diation numĂ©rique demeure encore mal comprise parfois.

MĂȘme par les professionnels du social.

Il fallait leur réexpliquer réguliÚrement de quoi il retournait.

C'était un véritable enjeu pour développer la fréquentation du tiers-lieu.

Ne pas jeter la pierre

Cela dit, nuançons. À force d’ĂȘtre bombardĂ©s de dossiers et multiples mĂ©mos, mĂȘme les professionnels ne prennent parfois pas le temps de lire les informations qui leur sont transmises.

Il s’agit, Ă  mon sens, d’un souci de saturation et d’infobĂ©sitĂ© quant aux dispositifs existants sur un territoire.

Ou de lisibilitĂ© de l’action publique et politique, mais c’est un autre dĂ©bat.


La gratuité, bonne ou mauvaise idée ?

En pratique, les personnes qui se prĂ©sentaient la premiĂšre fois Ă  un accompagnement numĂ©rique s’étonnaient de la faible appropriation du lieu par la population en dĂ©pit de la gratuitĂ©.

Avons-nous assez communiqué sur ce point ? Je croyais que oui, mais nous aurions dû le souligner davantage au vu de toutes les vérifications à ce propos.

Faciliter l’inclusion sociale

Un public prĂ©caire et disposant de faibles ressources est inĂ©vitablement limitĂ© par le fait de devoir payer sa place en atelier – mĂȘme si l’objectif est de se former ou si les tarifs sont modiques.

Lutter contre l’illectronisme nĂ©cessite de lever les freins socioĂ©conomiques de ces populations.

D’oĂč un principe cardinal pour les conseillers numĂ©riques France Service : les ateliers numĂ©riques sont gratuits, car ils relĂšvent d’une mission de service public.

La gratuité fait-elle fuir ?

La gratuitĂ© est cependant Ă  double tranchant, en raison d’un biais cognitif sur le rapport coĂ»t/bĂ©nĂ©fice.

Une personne qui paie sa place Ă  un atelier se sentira obligĂ©e d’y aller, sinon elle perd de l’argent ; Ă  contrario, si elle s’inscrit Ă  un atelier gratuit, elle tendra plus facilement Ă  ne pas venir, car elle ne perd rien.

Miser sur la seule motivation des gens n’est pas toujours suffisant.

C'est d’autant plus vrai quand le public est contraint (comprenez « envoyĂ© par un prescripteur comme PĂŽle Emploi »). Je n’aime guĂšre ce tropisme, mais j’ai constatĂ© de visu que bon nombre de bĂ©nĂ©ficiaires du chĂŽmage qui se prĂ©sentaient par obligation et par crainte de perdre leurs ARE ne revenaient plus dĂšs qu’ils dĂ©couvraient qu’il n’y aurait pas de consĂ©quences nĂ©gatives pour eux en cas d’absence.

Il faut composer avec la volatilité des publics, dirons-nous.

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La gratuitĂ© peut parfois donner l’impression d’une piĂštre qualitĂ© de service et rĂ©duire l’attrait d’un parcours de formation.

Il y a un parallĂšle Ă  effectuer avec certaines offres de services : en dessous d’un certain seuil de prix, personne ne daigne s’y intĂ©resser. Par contre, augmentez le tarif, rendez-le davantage sujet Ă  la distinction sociale, et, soudain, davantage de gens vont s’arracher ledit service.

À mon sens, il y a une rĂ©flexion Ă  engager sur la question, selon les structures et les tiers lieux.


Choisir ses outils marketing et de communication

Ayant travaillĂ© dans un environnement start-up il y a quelques annĂ©es, j’avais une conscience aigĂŒe durant ce contrat des outils numĂ©riques qu’il Ă©tait possible de mettre en place pour optimiser certains processus.

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Utiliser des outils de réservation de rendez-vous en ligne...

En l’occurrence, nous ne disposions d'aucun systĂšme de rĂ©servation en ligne (de prĂ©fĂ©rence compatible mobile). La gestion des inscriptions et des bĂ©nĂ©ficiaires se faisait entiĂšrement Ă  l’aide d’un fichier Excel, Ă  partir des courriels ou des appels que nous recevions.

Opter pour un CRM simple et efficace aurait rĂ©solu beaucoup de choses, nĂ©anmoins je n’ai pas dĂ©nichĂ© de version libre incluant toutes les fonctionnalitĂ©s voulues, et aucun budget n’était disponible pour un CRM payant.

Faute de CRM, j’ai bricolĂ© un processus entre trois plateformes pour proposer des rĂ©servations en ligne (OpenAgenda, Zeeg & SolidaritĂ© NumĂ©rique). Au lieu d’administrer une base de donnĂ©es, il fallait donc jongler entre trois sites...

Autant dire qu’il y a plus pertinent que de travailler avec de tels bouts de ficelle.

... Et des notifications de rappel !

Dans le prolongement des considĂ©rations techniques exposĂ©es ci-dessus, un dĂ©tail m’a frappĂ© concernant l’engagement des publics. S’il n’y a pas un SMS ou un email pour remĂ©morer aux individus qu’ils se sont inscrits (ou l’ont Ă©tĂ© par un prescripteur), une certaine proportion oublie tout simplement qu’ils ont rendez-vous.

Le taux de prĂ©sence par rapport aux inscriptions Ă©tait ainsi de l’ordre de 60 %, soit 40 % de perte.

Des sociĂ©tĂ©s privĂ©es comme Doctolib – pour ne citer qu’eux – ont tenu compte de cette problĂ©matique dans leur systĂšme de rĂ©servation, et je comprends pourquoi !

Un rappel ne va pas tout rĂ©soudre, mais ça aide dĂ©jĂ  beaucoup Ă  rĂ©duire l’absentĂ©isme en atelier numĂ©rique. La bonne nouvelle, c’est que si vous utilisez les outils de SolidaritĂ© en ligne, cette fonctionnalitĂ© est intĂ©grĂ©e.

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En un mot comme en cent : l’octroi de moyens techniques/financiers et le choix des outils numĂ©riques ont un impact direct sur les actions du mĂ©diateur numĂ©rique.

Bilan d'expérience du métier de conseiller numérique France Services

Ces dix-huit mois sont passĂ©s vite, et ont Ă©tĂ© riches d’enseignements multiples. Ce fut une bonne expĂ©rience professionnelle, qui m’a ouvert de nombreuses portes et que je recommande Ă  quiconque dĂ©sire faire le pont entre compĂ©tences techniques dans le digital, pĂ©dagogie et contact humain.

Suite à ce contrat, j'ai pousuivi l'aventure depuis en tant qu'indépendant, en mettant l'accent sur la formation plutÎt que sur l'accompagnement social.

Offre de services et prestations
Une brÚve introduction à mes activités professionnelles, exercées dans la région de Lyon ou en télétravail.

Ce que j’ai apprĂ©ciĂ©

La dĂ©couverte du mĂ©tier de mĂ©diateur numĂ©rique, le rapport au public, le sentiment d’utilitĂ© sociale, la conception pĂ©dagogique, les conditions de travail, les collĂšgues investis, le fait qu’on m’ait laissĂ© la bride sur le cou pour la programmation des thĂ©matiques Ă  traiter, le cafĂ© Ă  volontĂ©, l'exploration de nouveaux logiciels et techniques.

Ce que j’ai moins apprĂ©ciĂ©

L’aspect institutionnel, les limitations techniques qui en dĂ©coulent, les faiblesses de la communication, la confusion des rĂŽles entre mĂ©diation numĂ©rique et mĂ©diation sociale, le manque d’implication de certains bĂ©nĂ©ficiaires dans leur parcours de formation, les phases d’inactivitĂ© et d’attente.

Quel avenir pour le mĂ©tier de mĂ©diateur numĂ©rique ?

Au moment d'Ă©crire ces lignes, nous ignorons encore Ă  ce stade ce qu’il va en ĂȘtre de la pĂ©rennitĂ© du dispositif conseillers numĂ©riques France Services. Je parie nĂ©anmoins qu'Ă  l'avenir beaucoup s'en affranchiront pour devenir mĂ©diateur numĂ©rique.

Pour une mise en perspective plus globale, c'est dans cet article ci-dessous que ça se passe :

🗿Quelle diffĂ©rence entre conseiller et mĂ©diateur numĂ©rique?
Quelle est la différence entre le métier de médiateur numérique et celui de conseiller numérique France Services ?

Tu es ou a Ă©tĂ© conseiller numĂ©rique France Services et dĂ©sires partager ton expĂ©rience ? N’hĂ©site pas Ă  me contacter grĂące au formulaire du site pour Ă©changer Ă  ce propos ou Ă  laisser un commentaire.

Cet article est diffusé par l'infolettre de Florent Salem. Ces publications sont l'occasion de mettre en perspective notre rapport humain aux technologies numériques, mais aussi d'explorer diverses thématiques qui m'importent.

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